La Guinée a engagé une bataille juridique contre la Tanzanie pour tenter de décrocher le ticket qualificatif à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2024).Défaite sur le terrain face aux Kilimanjaro Stars, l’équipe du Syli National a déposé un recours officiel auprès de la Confédération africaine de football (CAF). L’objet de leur contestation porte sur l’inéligibilité présumée du joueur tanzanien Muhamed Ibrahim Ame, qui aurait porté le numéro 26 pendant le match, contrairement au numéro 24 inscrit sur la feuille officielle.Guinée-Tanzanie : Un avocat sportif tranche, qui a raison dans cette polémique ?Une expertise juridique sollicitéePour mieux comprendre les implications de cette réclamation, le média Foot Africa a fait appel à Mohamed Touati, avocat tunisien spécialisé en droit du sport. Celui-ci a accepté de se prononcer sur cette affaire, offrant une analyse éclairée sur les chances de succès du recours guinéen et les conséquences potentielles d’un verdict en leur faveur.La suite de cette bataille juridique pourrait influencer non seulement la qualification pour la CAN 2025, mais aussi l’intégrité des règlements appliqués par la CAF dans des situations similaires.Le verdict de l’avocat : un argument en faveur de la TanzanieSelon Mohamed Touati, avocat spécialisé en droit du sport, la réclamation déposée par la Guinée auprès de la CAF a peu de chances d’aboutir. Il estime que l’erreur concernant le numéro de maillot du joueur tanzanien Muhamed Ibrahim Ame ne constitue pas une faute administrative grave.« Je ne pense pas que cette erreur liée au numéro de maillot puisse être considérée comme une faute administrative grave, surtout que la FIFA recommande aux Fédérations continentales de prendre en compte l’influence réelle de l’erreur sur le résultat du match », explique-t-il.Dans ce cas précis, l’avocat rappelle que le joueur incriminé n’a ni marqué de but ni reçu de carton jaune, ce qui rend difficile d’affirmer que son rôle a modifié le cours de la rencontre.La responsabilité de l’arbitreTouati souligne également un point important : la responsabilité incombe à l’arbitre. « L’arbitre est seul responsable de la feuille de match et assume toute erreur liée aux inscriptions. Avant le coup d’envoi, il est tenu de vérifier les licences, les visages des joueurs et les numéros des maillots. Toute anomalie constatée par la suite relève de sa responsabilité. »Ainsi, selon l’avocat, la Tanzanie ne peut être tenue coupable d’une faute administrative grave, et par conséquent, le résultat du match ne devrait pas être annulé ou modifié.Ce point de vue juridique pourrait influencer la décision de la CAF, en renforçant la position de la Tanzanie dans ce litige.