L’hypertension, le tabac et l’arythmie cardiaque augmentent sensiblement la probabilité de décès ou d’invalidité suite à un AVC
L’hypertension, le tabac et l’arythmie cardiaque augmentent sensiblement la probabilité de décès ou d’invalidité suite à un AVC, selon une étude parue dans Neurology (journal de l’Académie Américaine de Neurologie).Quels facteurs augmentent le risque d’un AVC sévère ou fatal ?Le tabagisme, une tension artérielle élevée et la fibrillation auriculaire (des impressions cardiaques désordonnées) ont un rôle majeur dans l’augmentation du risque de décès ou d’invalidité après un accident vasculaire cérébral.Leur influence est bien supérieure à celle d’autres facteurs comme le diabète, l’hypercholestérolémie, la consommation d’alcool, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires, le stress et la graisse abdominale.Catriona Reddin, auteure de l’étude à l’université de Galway en Irlande, insiste sur l’importance de contrôler l’hypertension artérielle (le facteur modifiable de risque au niveau mondial le plus important) ainsi que la fibrillation auriculaire et le tabagisme.Quels sont les enseignements de l’étude ?27 000 adultes, âgés en moyenne de 62 ans, ont participé à l’étude. La moitié avait subi un accident vasculaire cérébral. Parmi ces personnes, se trouvaient 4 850 victimes d’une attaque grave avec incapacité de marcher ou d’effectuer des tâches de la vie quotidienne (manger ou s’habiller sans aide) jusqu’à leur mort.Quel est l’incidence de chaque facteur pris isolément ?L’hypertension : cette pathologie multiplie par 3 fois le risque d’avoir un AVC grave (par rapport à celui de personnes sans hypertension). Elle peut avoir des conséquences disproportionnées selon les types d’AVC causés, d’après Joshua Z. Willey, MD, professeur de neurologie au centre médical Irving de l’université de Columbia à New York, également contributeur à l’étude.Les AVC hémorragiques ont tendance à être plus graves et plus mortels. Causés par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, ils sont beaucoup plus rares que les AVC ischémiques, provoqué lorsqu’un caillot ou un dépôt de graisse bloque le flux sanguin vers le cerveau.La fibrillation auriculaire : ce trouble du rythme cardiaque, qui peut provoquer des battements rapides et irréguliers, multiplie par 3 le risque d’AVC sévère.Le tabagisme : il entraîne un doublement du risque de mourir ou d’être gravement handicapé suite à une attaque vasculaire cérébrale.Comment prévenir les risques d’accident vasculaire cérébral aussi grave ?Les auteurs de l’étude se sont intéressés uniquement aux facteurs de risque modifiables, (que les gens peuvent changer pour réduire les risques d’AVC graves ou mortels). D’autres causes courantes comme la maladie pulmonaire obstructive chronique ou certains cancers n’ont pas été étudiés. Ceci réduit la portée de l’étude.Il n’en demeure pas moins que la prévention et la minimisation des dommages passe par la diminution des risques modifiables. Pour réduire les risques d’AVC en agissant sur les facteurs modifiables de risque, il est essentiel de gérer et de contrôler les problèmes de santé chroniques, avec l’appui du médecin traitant, qui peut prescrire selon les cas :des antihypertenseurs pour abaisser la tension artérielle,des anticoagulants pour traiter la fibrillation auriculaire,un sevrage tabagique,30 minutes par jour d’activité physique modérée, de type marche rapide,un régime sain pour le cœur méditerranéen ou DASH (en français Démarches Alimentaires pour Stopper l’Hypertension) riche en protéines maigres, grains entiers et produits frais.SourceSource : Reddin C et al. Association of Vascular Risk With Severe vs Non-Severe Stroke. Neurology. November 13, 2024.Avez-vous trouvé cet article utile?