Confrontés à la précarité, de nombreux jeunes habitants de Daoudabougou se livrent à des pratiques malsaines pour tenter de tirer leur épingle du jeu. Celles-ci constituent en général à des braquages, rixes, voire assassinat en étant sous l’emprise de l’alcool ou autres stupéfiants.
En Commune V du district de Bamako, Daoudabougou a la mauvaise réputation d’être un quartier très mouvementé du fait des actes de banditisme et de délinquance juvénile. Désœuvrés pour la plupart, des adolescents n’hésitent pas à s’en prendre à d’autres citoyens avec armes blanches et arme à feu à la main. Souvent, entre gangs, des combats dégénèrent offrant de vilaines scènes de rixes. Très généralement, ces actes interviennent sous l’emprise de l’alcool ou autres stupéfiants.
“La semaine passée, j’ai été témoin d’une bagarre entre deux jeunes adolescents au motif que l’un avait insulté un parent de l’autre. Visiblement vexé, ce dernier a fait appel à ses compagnons pour aller se venger. Munis d’armes blanches notamment de machettes, ils ont copieusement passé à tabac l’infortuné jeune homme devant une foule médusée et incapable d’intervenir. Mais, heureusement pour la victime, un passant a pu intervenir pour qu’il ait la vie sauve”, témoigne un vendeur d’essence à la sauvette dans le quartier.
Selon d’autres témoignages, il arrive très souvent que des jeunes se regroupent derrière des maisons pour fumer du joint ou parfois sur les terrains de football pendant la nuit. “Il y a quelques jours, un groupe de jeunes fumaient derrière notre concession. Il a fallu des altercations avec eux pour qu’ils quittent le lieu”, assure une autre habitante du quartier.
Aux alentours du grand marché du quartier, les clients de mototaxis sont constamment victimes de braquage et d’agressions physiques. “Une fois, aux environs de 19 h 30, j’étais arrêtée au niveau du marché pour attendre une mototaxi pour me rendre chez moi. En montant sur la mototaxi, un jeune s’est emparé de mon porte-monnaie contenant mon téléphone et une somme d’argent. Il n’y a pas eu de solution pour l’arrêter car il a disparu dans le noir entre les étals du marché”. Telle fut la mésaventure d’une dame qui s’est confiée à nous.
Aux dires de certains habitants, l’avènement du Groupement mobile de sécurité (GMS) dans le quartier a suscité beaucoup d’espoir car il aura permis de dissuader bon nombre de délinquants. Mais ils mettent beaucoup plus l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des jeunes et une vigilance accrue des autorités pour pouvoir circonscrire le fléau car les bandits opèrent au sein des réseaux bien rôdés.
Parmi tant de méfaits, celui qui fait le plus froid dans le dos est l’assassinant du jeune M. D. Selon le récit d’une personne anonyme, la victime a été poignardée par un jeune homme au cours d’une nuit, sans électricité, suite à un soi-disant règlement de compte. Le bourreau a ensuite pris la poudre d’escampette. “Depuis lors, on est sans nouvelles”, martèle notre source.
Oumar Dia