impuissants à la retenir pour obtenir l’apaisement voulu en temps réel. Ce qui explique aujourd’hui la grande ascendance que cette organisation a prise sur tout le monde en restant le seul « parti » unique qui a survécu à la chute du régime inique et anti démocratique de l’ex-Udpm. Pourquoi ? L’Aeem n’a jamais connu d’autres rivalités en compétition électorale au sein des campus ou des facultés pour siéger aux Conseils d’administration, de département, pédagogique, des études et des résidences universitaires. Tout était acquis d’office pour l’Aeem sans grand peine réelle. L’Aeem est cette gangrène qui a pourri l’école malienne, voire tout le système éducatif du pays. Jugez-en : les machettes, les armes à feu et autres hachettes étaient devenues les outils les plus affûtés chez nos étudiants. Des outils qui ont semé la terreur dans les campus avec un nombre incalculable de victimes (morts, blessés et mutilés). L’Aeem s’est disqualifiée en tant qu’organisation syndicale estudiantine en acceptant de devenir une marionnette aux mains de politiciens habiles et mafieux. Combien de fois ses membres ont-ils été manipulés et utilisés à des fins politiciennes qui n’arrangeaient que leurs commanditaires et bailleurs de fonds, au mépris de leurs revendications légitimes et pédagogiques ?
En tant que telle, cette décision est donc une œuvre de salubrité publique. La dissolution de cette association estudiantine l’est pour plusieurs raisons qui n’ont rien à voir avec la marche et le fonctionnement normal actuel du régime de la Transition. Les autorités ont donc pris leurs responsabilités pour mettre fin à l’existence de toutes ces organisations qui constituaient une menace à la stabilité du pays dans un sens ou un autre. Malgré un climat politique et social assez particulier, le gouvernement a su faire face avant que les dégâts constatés de longue date ne s’empirent. Cependant, il faut craindre une récupération dans le but éventuel de susciter un mouvement d’humeur qui ne manquera pas de vite s’étioler, car manifestement, les autorités ne comptent pas reculer ni faiblir. Cette récupération peut advenir de la part de certains acteurs politiques, parrains des élèves et étudiants, et d’autres concernés par l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, toujours tapis dans l’ombre pour recevoir les millions glanés par l’Aeem et distribués à ses aficionados qui n’attendent que des occasions de semer troubles et désordres pour s’enrichir sur le dos du contribuable malien, qui paye les bourses. Déjà, depuis vendredi, des publications non signées apparaissent sur les murs de certains dans les réseaux sociaux, et qui appellent à des manifestations de rues. Qui sont les auteurs de ces publications ? Des étudiants mécontents ? Des commanditaires du mouvement ? Allez savoir. Mais la cyber-crim veille au grain.