Linky : cette astuce pour réduire la facture d’électricité à 46 euros dénoncée par Enedis, “C’est gonflé”

Face à la hausse des prix de l’électricité, ce réglage du compteur Linky promet une belle économie. Mais attention aux conséquences…Face à la flambée des prix de l’électricité, chaque euro économisé devient précieux pour les Français. Et c’est là que le compteur Linky entre en scène avec un réglage souvent méconnu, capable d’alléger la facture de plus de 40 euros par an. Ce petit boîtier vert, omniprésent dans les foyers, peut en effet aider à mieux gérer sa consommation. En ajustant la puissance souscrite à vos besoins réels, vous limitez le tarif facturé. Car, trop souvent, la puissance choisie dépasse celle nécessaire au quotidien, entraînant des coûts superflus.Il s’agit alors de comprendre le nombre d’appareils que vous pouvez faire fonctionner simultanément et, si votre puissance souscrite est trop élevée, de la réajuster pour réduire la note. En pratique, une simple diminution de la puissance souscrite, par exemple de 6 kVA à 3 kVA, peut générer plus de 40 euros d’économies par an. Veillez ainsi à la consultation de votre consommation et de votre puissance, accessible via votre numéro PRM ou PDL. Une astuce avec son compteur Linky pour réduire sa facture d’électricité Si cette astuce est parfaitement légale, certains foyers n’hésitent pas à recourir à des méthodes interdites pour alléger leurs factures d’électricité. Dans un quartier cossu de la région parisienne, une équipe d’agents du service des fraudes d’Enedis, devant les caméras de TF1, a mené un contrôle inopiné du compteur électrique d’un pavillon. Face au propriétaire, l’un des agents a indiqué : « On a constaté une anomalie sur votre compteur. À partir du 28 avril 2023, la consommation est nulle. »Le propriétaire, feignant la surprise, est resté impassible. Pourtant, depuis un an et demi, son compteur affiche une consommation de… zéro kWh. Pour les agents, le constat est sans équivoque : il s’agit d’une fraude. Désignant deux câbles bleus anormalement présents, l’un d’eux a souligné : « Vous voyez, ces deux câbles n’ont rien à faire ici. » Sans se démonter, l’homme a répliqué : « C’est vous qui les avez installés. »Une traque des branchements clandestins sur les compteurs LinkySur ce compteur Linky, un dispositif illégal a été mis en place, permettant à l’usager de se brancher directement au réseau électrique sans laisser de trace de sa consommation. « Il y a un branchement direct depuis notre réseau. Donc, il n’y a aucun enregistrement du compteur. C’est gonflé ! Parce que là, la consommation est de zéro », a souligné un des agents. Et de poursuivre : « En priorité, on va le mettre en conformité ». Les agents assermentés ont aussi rédigé un procès-verbal destiné au tribunal de grande instance. « Vous risquez d’être convoqué », ont-ils prévenu.Face au propriétaire qui a affirmé régler son électricité, un des agents a demandé à voir une facture. La recherche a pris son temps. « La dernière facture, j’ai payé 46 euros », a déclaré le particulier, une somme bien dérisoire pour un pavillon et qui ne couvrait que le coût de l’abonnement chez son fournisseur. L’homme s’est finalement vu notifier une régularisation des consommations enregistrées sur la période en question. Selon Enedis, gestionnaire du réseau électrique, le montant du détournement s’élèverait à l’équivalent de 2.900 euros d’électricité.Compteur LinkyCe dispositif illégal sur le compteur Linky a permis à un usager de détourner 2.900 euros d’électricitéFraude au compteur Linky : un trafic en plein essor sur les réseaux sociauxIl y a neuf ans, les compteurs Linky étaient vantés comme inviolables. Aujourd’hui, la réalité est tout autre : la fraude explose. Sur Snapchat et Telegram, des dizaines de comptes proposent de truquer ces compteurs directement chez les particuliers. Alors que les prix de l’électricité ont bondi de 43 % en deux ans, ces trafiquants promettent de réduire la facture de moitié, voire de 70 % pour les plus audacieux. Sous couvert d’anonymat, l’un d’eux a accepté de montrer son procédé à l’équipe de Sept à Huit. Son tarif ? Entre 350 euros pour un particulier et 600 euros pour un professionnel.Il n’est pas question de dévoiler les détails techniques de la manipulation, mais l’opération, selon lui, relève de la simplicité même. En 6 minutes et 15 secondes, le compteur passe de 2.500 à 750 voltampères, rendant ainsi 70 % de la consommation invisible à la facturation. « C’est très simple, même un ado pourrait le faire (…) Je n’ai absolument pas de formation d’électricien. Si vous savez un peu vous servir de vos dix doigts, ça marche très bien », a-t-il confié, presque nonchalant.Derrière cette activité clandestine se cache un mécanicien en quête de revenus complémentaires. « Je cherchais un complément de revenus. Sur Snapchat, j’ai trouvé quelqu’un qui faisait une formation dans le Sud. (…) Ça m’a coûté 1.500 euros. Ça fait à peu près maintenant six mois que je fais les trafics de compteurs Linky et ça revient entre 2.000 et 3.000 euros par mois. », a-t-il expliqué.Enedis renforce la traque des fraudeurs de compteurs LinkyLe sentiment d’impunité des fraudeurs ne serait toutefois qu’illusion : le service « pertes et fraudes » d’Enedis affirme avoir déjà identifié tous les resquilleurs. Ils risquent trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Mais comment ces agents les traquent-ils ? À Puteaux, 250 analystes scrutent les données des 37 millions de compteurs Linky pour repérer les anomalies. « Nous avons mis au point un certain nombre d’algorithmes qui permettent d’identifier les compteurs qui ont été trafiqués », a expliqué Bertrand Boutteau, directeur du service. Une baisse soudaine de consommation, qui se prolonge, éveille toujours les soupçons.Plus de 100.000 compteurs trafiqués ont été détectés en France, un chiffre record. « Depuis 2022, le vol d’électricité a augmenté de deux térawattheures. C’est comme si la Charente-Maritime avait arrêté de payer l’électricité. Cela représente un coût de 250 millions d’euros », a confié le spécialiste. Pour enrayer ce fléau, Enedis compte doubler ses effectifs d’ici à 2025, car la facture, elle, pèse sur tous les usagers