Pendant le mois de Ramadan qui se profile, la Société Énergie du Mali (EDM-SA) diminuea significativement les temps de délestage, et communiquea un plan détaillé de délestage pour permettre aux usagers de mieux s’organiser. Depuis janvier dernier, l’État a mobilisé 42 millions de litres, dont 28 millions seront disponibles pour la couverture du mois de Ramadan. Aussi des dispositions sont prises pour la disponibilité du parc de production, des postes et lignes de transport. Pour réduire les temps de coupures sur incident, des équipes de veille et de dépannage seront mobilisées. Ces mesures ont été annoncées hier par le directeur général d’EDM-SA. Abdoulaye Djibril Diallo animait un point presse dans les locaux de sa direction générale.
Selon Abdoulaye Djibril Diallo, la couverture optimale de la pointe 2024 dépendra essentiellement de l’approvisionnement en combustible. Il s’agit de mettre à la disposition des centrales thermiques 21 citernes de carburant et 18 citernes de gasoil tous les jours. «Pour assurer la demande en énergie sur toute l’année sans interruption, il devrait pratiquement s’élever à 500 millions de litres de combustible, ce qui correspond à 11.000 citernes de 45.000 litres, pour un coût total de 309 milliards de Fcfa. Le chiffre d’affaires d’EDM-SA prévu cette année est de l’ordre de 275 milliards de Fcfa» a-t-il révélé.
Parlant de l’état des lieux de la crise énergétique au Mali, le directeur général a déploré le fait que celle-ci a des causes profondes et se déroule actuellement dans un contexte d’aggravation. Les causes sont consécutives à l’augmentation des besoins en électricité, au manque d’investissements, à la croissance de la part du thermique dans le mix énergétique. «Depuis deux décennies que je suis à EDM, nous fournissons une croissance constante de 10% par an. Cela signifie concrètement, que tous les sept ans l’activité de l’EDM-SA double. En 2002, le besoin en énergie électrique était de l’ordre de 600 millions de kWh, aujourd’hui nous sommes à un sommet vertigineux de 3 200 milliards de kWh», a-t-il précisé.
Autres causes évoquées par le directeur général, le coût élevé de la production du thermique par rapport à l’hydroélectrique et qui est tributaire des cours mondiaux du combustible, la baisse de la production hydroélectrique à cause de la faible pluviométrie. S’y ajoutent l’augmentation du prix du carburant sur le marché mondial, la rupture de l’équilibre tarifaire, le fort endettement de la société et l’insécurité.
S’agissant des perspectives à court et moyen termes après le mois de Ramadan, le directeur général a évoqué, entre autres, le renforcement des capacités afin de compter davantage sur les propres forces et talents de la Société énergie du Mali, la réalisation des projets structurants de production, de transport et de distribution, l’inversion de l’évolution du mix énergétique par la mobilisation des énergies renouvelables, notamment le solaire, l’hydroélectricité et l’éolienne.
Outre la révision de la politique tarifaire afin de rétablir l’équilibre financier du secteur et permettre son expansion, il est prévu l’extension de la desserte pour un plus grand accès à l’électricité dans notre pays, la poursuite des efforts engagés à court terme. Autres perspectives à court et moyen termes, la restructuration de la dette bancaire, l’amélioration de la gouvernance, la diminution des charges, la revalorisation et la mobilisation de l’expertise locale, la digitalisation des services.